L’équipe d’Orignal s’est penchée* sur une campagne de communication concernant les violences conjugales. C’est un sujet sensible, et nous souhaitions vous présenter notre réflexion et notre concept graphique sur cette thématique.
Les violences conjugales ne diminuent malheureusement pas, voire progressent comme on a pu le voir lors des confinements liés au Covid. Cela fait l’objet de nombreuses campagnes de communication pour sensibiliser et lutter contre ces crimes. Les cibles et les enjeux sont multiples : on s’adresse souvent aux victimes, parfois aux bourreaux et de plus en plus aux témoins. Créatives, classiques, originales, décalées, les campagnes sur ce sujet sont variées et apportent chacune une vision et une perception différente sur le propos.
L’enjeu de cette campagne est d’identifier la cadre des violences conjugales. En effet, elles sont souvent réduites aux violences physiques. Mais il existe d’autres formes de violences (psychologiques, sexuelles, financières…) pas toujours visibles mais tout aussi ravageuses.
L’objectif est d’attirer l’attention, de faire prendre conscience de la sphère violente trop présente dans notre société, mais également de pousser au déclic et à l’action. Nous souhaitons faire passer ces messages en ayant une approche impactante, mais non violente pour le public.
L’approche générale
Nous proposons un concept qui répond à cet enjeu de prise de conscience. Il est basé sur l’expression « Quand il y a un doute, il n’y a pas de doute ». Cette figure de style est une réponse aux questionnements des victimes, comme un déclic, pour qu’elles ne soient pas dans le déni, qu’elles prennent conscience qu’elles sont bel et bien victimes de violence conjugale.
À partir du moment où la victime commence à s’interroger sur ce qu’elle subit, c’est qu’elle est en situation de violence conjugale. L’accroche proposée est simple, efficace et facilement mémorisable. Elle incite à se poser la question sur sa situation et invite à ne pas laisser perdurer la relation.
Déclinaisons
Cette accroche est déclinable selon les objectifs. Nous avons ainsi les phrases “Si tu te poses la question d’appeler le 3919, c’est que tu dois appeler le 3919” ou encore “Si tu te poses la question d’appeler le 17, dépêche-toi d’appeler le 17 !”.
Le traitement graphique des affiches
Nous proposons un graphisme qui véhicule un climat de tension et de peur subi par la victime. Sans tomber dans le trash, nous ne souhaitons pas non plus minimiser la situation et les actes. Nous sommes sur un traitement typographique. Outre l’effet impactant, cela nous permet d’être universel et générique (on évite de représenter qu’une seule situation ou un profil type de victime).
Nous avions prévu de retrouver des visuels plus évocateurs et illustratifs sur des supports plus développés comme la plaquette.
Un arrière plan puissamment discret
La texture en arrière-plan du texte est assez symbolique et donne un climat de tension. On retrouve le mur qui évoque l’impasse, mais également la peinture qui s’écaille ou plus extrême, le coup de poing dans le mur. Les ombres représentent, elles, le côté oppressant, on peut même, pour certains, y voir des barreaux. Mais la lumière symbolise d’un autre côté l’espoir, les solutions… Au niveau des couleurs présentes sur les visuels, nous sommes restés sur des repères couleurs assez connus : le violet pour le 3919 et le bleu pour le 17. Nous avons également proposé des couleurs secondaires pour la déclinaison des supports.
À travers notre réflexion sur la campagne de communication, nous avons donc voulu faire transparaître un message fort, sans être choquant ou brutal. L’idée de la phrase générique est simple et permet d’être déclinée sur les différents supports. Elle apporte une signature générique permettant de faire un lien entre tous les supports. Le texte, sur un fond uni, est efficace et donne un côté percutant à la campagne. Elle permet de faire passer le message de façon claire, efficace et que tout le monde puisse comprendre facilement. L’idée de cette campagne était également de présenter et mettre en avant les dispositifs d’accompagnement, de soutien et de prise en charge des victimes de violences conjugales.
*Création graphique réalisée dans le cadre du second tour d’une consultation rémunérée pour Brest Métropole, où nous n’avons malheureusement pas été retenus.
Pour aller plus loin :
Les outils de communication du site arretonslesviolences.gouv