Quel ton employer pour une campagne de sensibilisation…

(oui vous le verrez, dans cet article, il sera pas mal question de caca. C’est un fil rouge qui nous tient à cœur 😉
Chez Orignal communication, on travaille régulièrement sur des campagnes de sensibilisation. C’est un type de communication que nous aimons particulièrement car nous abordons des sujets qui nous concernent tous et qui contribuent au mieux vivre ensemble, voire même au développement de la société ou du territoire.
Ce genre de campagne demande une certaine créativité pour attirer l’attention dans un premier temps, pour susciter une émotion et déclencher un changement de comportement.
Il s’agit de communiquer dans le but de faire prendre conscience d’un problème et dont l’objectif est d’impulser une action ou de changer les comportements.
Généralement, ces campagnes sont initiées par des collectivités sur des faits d’intérêts publics :
Le milieu associatif est également un acteur très présent sur cette thématique :
Les entreprises s’emparent également du sujet avec des campagnes de communication internes ou plus rarement externes, ce qui leur permet d’affirmer leur engagement pour une cause.
En communication, le ton détermine l’approche de la campagne. Si on remonte sur les bancs de l’école, c’est un des éléments-clés de la “copy stratégie”, ce qui va provoquer une émotion. Le ton, c’est la manière dont va parler la campagne au(x) public(s) visé(s), et détermine la relation entre les 2 entités. Il doit à la fois être crédible et impactant. Si une marque plutôt lisse amorce un ton provocant pour créer le buzz, on aura plus la sensation de malaise si ce n’est pas assumé et si ça ne correspond pas à l’ADN du porteur du message.
En communication, l’enjeu est donc de sortir du lot tout en étant cohérent et en faisant sens.
Nous nous basons sur les briefs clients. Presque systématiquement nous retrouvons les mentions suivantes :
À titres d’exemples, voici un petit panorama de tons différents appliqués sur notre fil rouge préféré : les crottes !
(campagnes repérées sur le Web + une campagne réalisée par Orignal, à vous de deviner laquelle 😉
Il n’y a pas de recette magique. Chaque brief et contexte sont différents. Dans notre approche, nous tenons compte de deux facteurs :
Lorsque l’on cherche à sensibiliser et changer les comportements, il est intéressant de s’appuyer sur les sciences comportementales, aux processus psychosociaux.
Nous ne sommes pas des spécialistes mais nous nous intéressons fortement à la question et avons déjà fait appel à des partenaires spécialisés en communication engageante et nudge comme Mickaël Dupré (enseignant-chercheur, formateur et consultant en conduite du changement et nudge environnementaux) pour nous accompagner sur certains projets (tri des déchets, sensibilisation aux éco-gestes…).
Les éléments ci-dessous sont issus de ses travaux :
Pour travailler sur les motivations, il faut proposer des concepts et messages qui véhiculent des émotions positives, jouent sur la valorisation sociale, recherchent la récompense individuelle pour un effet bénéfique durable. La motivation individuelle est un levier efficace car nous sommes dans une démarche de responsabilisation de l’individu, de son propre arbitre. C’est une décision qu’il prend, seul et qui le positionne dans la société. Inversement, le collectif a tendance à déresponsabiliser : “je ne suis qu’une goutte d’eau dans la masse, donc si je n’agis pas, ça n’aura pas de conséquence”. Ou encore, “les autres feront à ma place”.
Nous allons dédier un article sur le Nudge, mais voici déjà quelques leviers à activer :
Nous l’avons vu, le ton doit correspondre à la personnalité de l’émetteur. En tenant compte des personnes qui seront sur le terrain également. Nous pouvons par exemple avoir des agents d’entretien prêts à porter une campagne provocante car ils subissent quotidiennement les désagréments sur le terrain, mais avoir des chargés de communication plus « frileux » car ils anticipent les retombées sur les réseaux sociaux par exemple. Les élus peuvent également avoir une autre vision plus politique et modérer un message.
L’important est de construire la campagne avec les différentes parties prenantes pour optimiser l’adhésion de tous au projet.
De notre côté, nous avons un goût prononcé pour les campagnes humoristiques et décalées, et compte-tenu des retours de nos clients, nous savons qu’elles interpellent et qu’elles font parler (soit parce que ça a réagi sur les réseaux sociaux, soit parce que les agents, élus, techniciens ont directement été interpellé sur la campagne).
Nous estimons également que le ton trop gentil ou infantilisant n’a plus beaucoup d’impact.
Selon les campagnes et selon le dispositif, nous faisons le choix de montrer soit l’incivilité, soit le bon geste. Dans tous les cas, si nous représentons uniquement l’incivilité, nous faisons attention à apporter des éléments de solutions dans les supports complémentaires.
Nous arrivons à la fin de cet article qui présente notre regard, notre expérience sur ce type de communication. Toujours avides d’enrichir nos propos, n’hésitez pas à nous faire part de votre avis.
Soit en tant qu’initiateur d’une campagne de sensibilisation :
Soit en tant que citoyens :
Le mot de la fin à Cersei, qui aurait dû ramasser la crotte de son chien… et oui, à Port Real, le ton est plutôt autoritaire, castrateur et impitoyable ! 🙂